Elisabeth Ariosa,
La Villa Diana et le Château Champsaurel


Elisabeth Ariosa

Propriété de Mme Ariosa
Le Château Champsaurel
Plans de Luchon vers 1908 et 1910

A la recherche du double E

La Villa Diana
La Vipère des Quinconces Généalogie
Elisabeth Ariosa et Stéphen Liégeard
In Pace Dormiant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Elisabeth Ariosa
en 1889

Elisabeth Ariosa
( 1845 - 1934 )


Née à Luchon le 14 Juillet 1845, Jeanne, Mélanie, Elisabeth SOULERAT, est la dernière enfant
du maire Mathieu Soulérat et de sa seconde épouse Marie-Philippine Saint-Jean.

Elisabeth épousa Bernardo-José ARIOSA le 4 décembre 1865 à Luchon.
Deux célèbres Luchonnais, l'hôtelier Pierre Arnative et le pharmacien Paul Boileau furent témoins au mariage.
Bernardo-José Ariosa, rentier, était né à La Havane le 30 Août 1831. Il décèdera hors de Luchon,
sans doute à New-York, quelques mois après son mariage, entre Avril 1866 et Janvier 1867.

Le couple eut un enfant, Bernard, né à New-York fin 1866 ou début 1867
et qui mourut à l'âge de huit mois, le 31 Août 1867, dans la maison maternelle de Luchon, cours d'Etigny.

Elisabeth Ariosa décèdera à Luchon le 4 Novembre 1934, âgée de 89 ans.

 

 

 

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  Le Château Champsaurel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Le Château Champsaurel

Possédant déjà la Villa Diana, sise à quelques dizaines de mètres,
Elisabeth Ariosa demanda à l'architecte Edmond Chambert de lui construire un castel de pierre à tourelles
où elle pourait séjourner les mois d'été et y recevoir ses hôtes distingués.

Le château est de style troubadour.  Il est doté d'un toit à quatre fortes pentes
et se caractérise par deux poivrières, de hautes cheminées, des ornements de façade et des vitraux.

L'édifice fut terminé en 1873 et comporte cinq niveaux principaux.

Au rez-de chaussée se trouvaient la cuisine et les réserves.
Le premier niveau accueille les deux grandes pièces de réception.
Trois grandes chambres occupent le second étage, quatre occupent le troisième.
Un grand grenier couronne l'ensemble.

 

 

Le 16 juin 1906, un photographe de la maison Labouche Frères
choisit Champsaurel pour sujet,
afin d'enrichir le catalogue des cartes postales
produites par la célèbre maison toulousaine.

 

 



Le château Champsaurel en Janvier 1957.

 

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A la recherche du double E

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

A la recherche du double   E . . .

 


Faire édifier un château médiéval en 1872 impose, comme on s'en doute,
de se créer, sinon un blason, tout au moins un monogramme.
Elisabeth Ariosa créa son emblème qui est un double E majuscule et le fit apposer partout dans son château.
Voici quelques exemples que termine l'apothéose à la voûte de l'escalier de pierre :

 

Porte d'entrée principale

Mobilier du Salon Rouge

Façade Est
Salon Rouge
Escalier de pierre
Chambres côté Nord
Salle à Manger
Voûte de l'escalier de pierre
Cheminée de la Salle à Manger

 

 

 

 

 

 

 

 

Au dessus de la porte de l'entrée principale...

 

 

 

 

 

A chaque vitrail
de chaque fenêtre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur toute la hauteur
de l'escalier de pierre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux vitraux de la
Salle à Manger...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la cheminée de la
Salle à Manger ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur les dossiers du mobilier
du Salon Rouge...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux vitraux du
Salon Rouge ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Aux vitraux des
grandes chambres ...

 

 

 

 

 

 

 

 

A la voûte de l'escalier de pierre...

A  côté du double  E  d' Elisabeth,
le  A  de  Arioza .

 

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  La Vipère des Quinconces

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Vipère des Quinconces*

Entre 1870 et 1914, Madame Ariosa s'occupe d'oeuvres, tient salon et reçoit chez elle musiciens, chanteurs et poêtes.
Jalousée pour sa fortune, crainte pour sa bonne langue, elle est surnommée " la Vipère des
Quinconces" .
C'est peut-être la raison pour laquelle, par humour ou par provocation, elle décida d'utiliser cet ophidien
comme battant de la porte d'entrée de Champsaurel.

 

 

* Le parc des Quinconces est un parc à l'anglaise, réalisé en 1849,
planté à l'origine de catalpas et de tulipiers disposés en quinconce
et qui se situe entre l'établissement thermal, inauguré en 1847,
et la propiété de Madame Ariosa.

 

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  Stephen Liégeard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elisabeth Ariosa et Stephen Liégeard

Stéphen Liégeard
1830 - 1925

 

Ecrivain, Poête, Avocat,
Député, Sous-préfet.

 


Entre 1866 et 1872, Stéphen Liégeard aime fréquenter Luchon.
Il apprécie les charmes et la vie de salons de la station thermale dont il décrit la société animée dans des pages brillantes.
Henri Béraldi (1849-1931), écrivain et bibliophile, inventeur du pyrénéisme, dira de lui :
" Il est le vrai peintre du pyrénéisme de plaisir".

En ce mois d’août 1872, Stéphen Liégeard a 42 ans.
Il revient à Luchon pour la sixième et dernière fois, pour une durée de 20 jours.
Ne trouvant pas à son goût les guides touristiques sur Luchon existants,
celui de Joanne, celui de Nérée Boubée, celui de Russell-Killough ou encore celui de Lambron et Lézat,
il décide d’en écrire un, ni trop gros, ni trop petit, narratif et descriptif à la fois.

Il recense ainsi un ensemble de lieux, de promenades ou de randonnées
à réaliser lors d'un séjour dans cette ville, la "Reine des Pyrénées" et organise son livre en vingt journées.
Au cours de la Seconde Journée, se rendant à la cascade des Demoiselles,
Stéphen Liégeard passera devant la Villa Diana et le Château Champsaurel et nous livrera ses impressions.

Ce guide : «Vingt journées d’un touriste au pays de Luchon » sera édité en 1874 chez Hachette.

Après cette publication, Stéphen Liégeard quittera définitivement les Pyrénées pour la « Côte d’Azur »,
terme qu’il inventera et choisira pour titre à sa description du littoral, publiée en 1888.




«Vingt journées d’un touriste au pays de Luchon »

DEUXIEME JOURNEE
(extrait)

 

« …En route vers la Cascade des Demoiselles…Par les Allées qui contournent le lac, je rejoins la rue d’Espagne
au point où elle s’embranche avec la route de Saint-Mamet.
A cet endroit d’élève le Buen Retiro
(devenu "Villa Carmen",puis aujourd'hui " Pavillon Sévigné") qu’habite d’ordinaire le duc de Parme.
Sur la droite, un autre chalet, - la villa Diana - séduit par l’élégance de ses proportions et le confort de ses dépendances.

Il y aurait là aussi matière à anecdote, si le temps qui me presse me permettait la digression.

Contentons-nous d’avertir le lecteur au gousset sonore que, du haut de ces balcons aériens,
il jouira d’un enchantement perpétuel à raison de cent francs par jour.
(A cette époque, le prix d'une chambre dans un palace luchonnais était de 15 francs)
Il aura d’ailleurs le privilège de verser cette obole entre les mains d’une propriétaire comme on en voit peu.
Vingt-cinq ans
(27 en réalité en 1872) , riche à millions, belle à damner, veuve par surcroît,
la fée du lieu tient surtout à ce dernier titre.
Son nom harmonieux comme un écho du Tage, elle ne le veut échanger contre aucun autre.
( Ariosa. Son mari était né à La Havane, alors colonie espagnole.  Le Tage prend sa source au centre de l’Espagne et se jette dans l’océan atlantique au Portugal, à Lisbonne.)

Les plus riches partis ont pourtant brigué son alliance : on va jusqu’à parler de princes !
Pourquoi non ? N’a-t-elle pas une beauté royale, et une âme, dit-on, égale à sa beauté ?

Près du chalet, sa baguette, mal inspirée cette fois, a fait sortir du sol un castel à tourelles de pierre
qui gagnerait à être moins collé au roc : on y travaille encore...
C’est dans ce joujou féodal qu’elle passera les mois brûlants de l’été,
et vraiment je ne plains pas le mortel aimé des dieux qui saura la décider à lui en livrer la clef. »



 
   

                 

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  Vers la propriété de Mme Arioza

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plan de la partie Sud de Luchon. (Vers 1900 ?)

Sur la gauche, la "route muletière" qui est le prolongement du Cours des Quinconces
deviendra la Route d'Espagne puis l'Avenue de Vénasque.

Passez la souris sur le plan
pour mettre en lumière la propriété
de Mme Ariosa.

 

 

 

Dans la propriété de Mme Ariosa sont représentés : 
  
                               
        A gauche : le château construit en 1872, avec une silhouette qui ne correspond pas à la réalité,

A droite : le chalet qui est la  Villa Diana ,
Sous la Villa Diana : une autre villa, toujours présente de nos jours.

       A gauche du château, la Villa Marguerite, se trouve en réalité bien plus loin.

 

Silhouette exacte
du château

 

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Plans de Luchons vers 1908 et 1910

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                

 

 

 

 

 

Plan de Luchon vers 1908
La Route d'Espagne a remplacé le Chemin muletier

Plan de Luchon vers 1910

 

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Vers la Villa Diana

                                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Villa Diana

La Villa Diana fut dessinée par l'architecte Edmond Chambert (1811-1887) à qui Luchon doit de nombreux bâtiments,
dont l'établissement thermal, les chalets Spont, la villa Edouard,... La villa Diana fut édifiée avant 1872.

De nos jours la Villa Diana appartient au Comité d'Entreprise de EDF-GDF.
Elle est devenue un centre de loisirs, ouvert d'avril à octobre, réservé à ses personnels et à leurs familles.
Le chalet a été dénaturé par un bâtiment moderne construit derrière lui pour augmenter la capacité d'accueil.
Devant l'entrée un parking asphalté remplace désormais les massifs de fleurs et les allées de gravier.
Deux bâtiments modernes, construits vers 1993, s'élèvent là où se sont tenus les photographes de 1906 et de 1960.

L'ensemble des bâtiments a été renommé " Le Belvédère ".


La Villa Diana en 1906....


... vers 1960 ...


... et aujourd'hui.

                                      

 

 

Centre de vacances EDF-GDF  "Le Belvédère"
et les ajouts du XXème siècle...

 

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  Généalogie d'Elisabeth Ariosa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Généalogie

 

Ascendance d'Elisabeth Ariosa

 

Acte de naissance d'Elisabeth Soulérat

 

Extrait de l'acte de mariage entre José Bernardo Ariosa et Elisabeth Soulérat

 

Acte de décès de son fils Bernard

 

Acte de décès d'Elisabeth Ariosa


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  Vers la dernière demeure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IN PACE DORMIANT

Elisabeth Ariosa repose depuis 1934 dans une chapelle située dans le cimetière n°1 de Luchon.
Son tout jeune fils Bernard avait été inhumé en 1867dans une autre sépulture.
Henri Derrouch (1901-1971), sans doute un petit-neveu, est venu la rejoindre.

Cette inscription,
certes correcte au regard de l'état civil,
ne correspond pas au choix qu'a toujours fait Mademoiselle Soulérat, future Madame Ariosa,
d'utiliser son troisième prénom : Elisabeth
comme nous le montre son acte de mariage.

(Passez la souris sur la photo pour le visualiser)

 

Sur les vitraux de la chapelle se marient
le S de Soulérat et le A de Ariosa

Ce chiffre ne fut sans doute pas
choisi par Elisabeth Ariosa.
A Champsaurel celle-ci utilisa exclusivement
son monogramme : le double E.



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